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Comprendre le BREXIT en 5 minutes.

Pascale COLIN • oct. 04, 2019
Vous n’arrivez plus à suivre cette grande saga du BREXIT ? Plus de 3 ans après le référendum, vous ne comprenez pas pourquoi le BREXIT n’est toujours pas ratifié ? Le terme de BACKSTOP n’évoque rien pour vous? Surtout, rassurez-vous car vous n’êtes pas seul dans ce cas et nous allons faire en sorte d’y remédier en vous proposant de lire ces quelques lignes en 5 minutes.

Rappel sur la définition du BREXIT

Le BREXIT est une abréviation de "British Exit", qui désigne la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE).

Pourquoi les Britanniques ont-ils signé le BREXIT ?

En 1975, un référendum a validé à la majorité (67%) l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE. Les Britanniques étaient donc en accord avec le projet de libéralisation économique.

En revanche, ils étaient hostiles à tout ce qui pouvait écorner leur statut de grande puissance. Cela a nourri un sentiment de dépossession de leur souveraineté, qui a été conforté lors de la crise du Système Monétaire Européen de 1992 par le refus allemand de défendre la livre.

Le BREXIT a donc été voté à 51,9% des voix le 23 juin 2016 lors du référendum organisé par David Cameron, premier ministre de l’époque.

Alors pourquoi des accords entre le Royaume Uni et l'UE ne sont toujours pas ratifiés plus de 3 ans après le référendum ?

Premier accord de sortie du Royaume Uni de l’UE

Les négociations de sortie vont débuter entre Londres et Bruxelles le 19 juin 2017. A cette époque, Theresa May a succédé à David Cameron suite à sa démission le lendemain du référendum. Un projet d’accord de sortie du Royaume Uni de l’UE va être trouvé le 14 Novembre 2018. Ce dernier est validé par les dirigeants de l'UE mais refusé à 3 reprises par la Chambre des Communes Britannique (15 janvier, 12 mars et 29 mars 2018).
  • Cet accord est principalement refusé à cause du BACKSTOP (Filet de sécurité):
Pour rappel, le Royaume Uni est constitué de l’Angleterre, de l’Ecosse, du Pays de Galles et de l’Irlande du Nord. L’Irlande, quant à elle, est indépendante et appartient à l’UE. La frontière physique entre l’Irlande et L’Irlande du Nord a disparu en 1998 avec les accords de paix de Belfast.

Le BREXIT obligerait à rétablir cette frontière sur 500 km et les biens et personnes ne pourraient plus circuler librement. Entre l’Irlande du Nord et l’Irlande, c’est 30 000 personnes qui circulent tous les jours et 1/3 des exportations de l’Irlande du Nord vont en Irlande.

Pour éviter cela et le temps qu’une autre solution soit trouvée (au plus tard le 31 décembre 2020), Londres et Bruxelles ont ainsi proposé la mise en place du BACKSTOP qui consiste à aligner l’Irlande du Nord sur les normes européennes (sanitaires, réglementaires, fiscales, etc.). Les contrôles des marchandises, rendus nécessaires à la suite du départ du Royaume-Uni de l’UE, seraient effectués entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.

Cet accord a été refusé par le gouvernement britannique, car cela reviendrait à unifier l’île d’Irlande en l’amarrant à l’Union européenne.

Londres a alors proposé que le BACKSTOP s’applique à tout le Royaume-Uni et soit limité dans le temps ; deux éventualités que Bruxelles a rejetées.

Deuxième accord de sortie du Royaume Uni de l’UE


Le 24 juillet 2019, Boris Johnson est nommé au poste de premier ministre et rédige un nouvel accord de sortie avec Bruxelles le 17 octobre 2019.

Dans ce nouvel accord, la plupart des dispositions présentes dans le projet d'accord initial de Theresa May ont été maintenues.

Mais le protocole sur l'Irlande du Nord a été totalement révisé , ainsi que la déclaration politique censée encadrer les négociations qui se dérouleront pendant la période de transition, sur les relations futures entre le Royaume-Uni et l'UE.
  • Une période de transition jusqu'à fin 2020, voire fin 2022:
Si ce nouvel accord de sortie était adopté, les négociations entre le Royaume-Uni et l'UE se poursuivraient jusqu'au 31 décembre 2020, le temps de régler les conditions définitives de leur divorce, et notamment d'organiser leur future relation commerciale.

Pendant cette période de transition, quasiment rien ne changerait : l'UE traitera le Royaume-Uni comme s'il s'agissait d'un État membre :

-      Le pays conserverait tous ses droits d'accès au marché unique européen et continuerait d'appliquer l'ensemble du droit européen, y compris les nouvelles règles adoptées par Bruxelles.

-      Il ne pourrait donc pas signer d'accords de libre-échange avec des pays tiers.

-      En revanche, Londres ne siègerait plus dans les institutions européennes et ne participerait donc plus aux décisions de l'UE que les Britanniques continueraient d'appliquer.

En cas d'accord des deux parties, cette période de transition pourrait être prolongée une seule fois, pour une durée maximum de deux ans jusqu'au 31 décembre 2022 maximum.
  • Le BACKSTOP remplacé par un double régime douanier en Irlande du Nord:
Avec ce nouveau texte, le Royaume-Uni sortirait de l'union douanière de l'UE après la période de transition.

En revanche, l'Irlande du Nord resterait alignée sur un ensemble limité de règles relatives au marché unique de l'UE, notamment les règles sanitaires, les règles relatives aux aides d'état, ou encore la TVA.
Aucun texte alternatif pour cette image

Par ailleurs, sur le plan douanier, l'Irlande du Nord, tout en faisant partie du territoire douanier britannique (et non plus de l'union douanière avec l'UE), continuerait d'appliquer le code des douanes européen pour les produits qui entreraient sur son territoire et qui "risqueraient", par la suite, d'être introduits sur le marché européen.

Par conséquent, aucun contrôle n'aurait besoin d'être rétabli entre les deux Irlandes, mais des contrôles règlementaires et/ou douaniers devraient être opérés sur les produits importés en Irlande du Nord depuis le reste du Royaume-Uni ou les pays tiers. Ceux-ci auraient vocation à pénétrer le marché européen.

Une « frontière » serait donc instaurée en mer d'Irlande (entre l'Irlande du Nord et le Royaume-Uni) sur certains produits.

Le 19 octobre 2019, les députés britanniques refusent de se prononcer sur l’accord jugeant le temps imparti trop court (la date butoir étant fixée au 31 octobre 2019). Un nouveau report de sortie du Royaume - Uni est alors accordé par l’UE au 31 janvier 2020.

Les élections législatives du 12 Décembre 2019


Le 29 octobre 2019, le Parlement Britannique vote en faveur d’élections législatives anticipées qui permettront peut-être de sortir de l’impasse du BREXIT.

En effet, avec ces élections législatives anticipées, le premier ministre britannique Boris Johnson espère obtenir une majorité absolue au Parlement lui laissant ainsi le champ libre pour faire passer son accord de BREXIT.

Alors BREXIT ou NO DEAL ?

Je vous donne rendez-vous le 12 décembre prochain pour connaitre l'issu de ce BREXIT. D’ici là, n’hésitez pas à partager avec nous vos commentaires sur le sujet.

Article rédigé par Pascale COLIN, fondatrice et dirigeante de la société RESOPTIM.

par Pascale Colin 06 mai, 2021
Vous lisez régulièrement des articles dans lesquels on parle d’énergies alternatives pour alimenter les véhicules comme le GNV, GNC, GNL ou le BioGNV . Vous savez qu’il s’agit de « gaz » mais vous ne connaissez pas la différence entre les 4 ? Surtout, rassurez-vous car vous n’êtes pas seul dans ce cas et nous allons faire en sorte d’y remédier en vous proposant de lire ces quelques lignes en 5 minutes. Le secteur des transports est aujourd’hui le premier secteur à émetteur de gaz à effet de serre en France. Ces émissions étant en totalité de nature énergétique, la stratégie nationale Bas-Cabrone (SNBC)* vise une réduction de 28% des émissions en 2030 par rapport à 2015 et une dé-carbonisation complète des transports à l’horizon 2050. De nombreux leviers vont permettre aux transporteurs de mener à bien cette mission, comme par exemple : Optimiser l’utilisation des véhicules en termes de volumes et dé poids de marchandises chargées « réduire le transport de vide » Engager un report modal vers les modes de transport (Ferroviaires ou fluvial…) les plus économes en énergie et les moins émetteurs Un autre levier va consister à nous tourner vers l’utilisation d’énergies nouvelles en alternative à l’utilisation du diesel comme l’électricité, le Gaz ou l’Hydrogène. Dans cette article, nous allons nous intéresser au Gaz et expliquer la différence entre le GNV, GNC, GNL et le BIOGNV ? Le Gaz Naturel Véhicule (GNV) , est un gaz naturel (provenant principalement de l’étranger) constitué à plus de 97% de méthane utilisé comme carburant pour les véhicules à moteur. Il peut se présenter : sous forme compressé GNC (Gaz Naturel Compressé) et stocké sous pression en état liquide GNL (Gaz Naturel Liquéfié) stocké dans des réservoirs cryogéniques à une température de l'ordre de −160 °C et à une pression de quelques bars ce qui permet de stocker une grande quantité d’énergie en divisant par 600 le volume initial. Il est par conséquent beaucoup plus condensé et autorise une meilleure autonomie que le GNC, d’où son application dans le domaine des transports lourds et le domaine maritime. La seule contrainte concerne son ravitaillement car il nécessite des stations spécifiques, encore trop rares en France, et une procédure spécifique pour l’utilisateur qui devra impérativement s’équiper de gants et d’une protection faciale lors des phases des ravitaillements pour éviter tout risque lié à la projection de ce liquide stocké à -163 °C. Le bioGNV , ou biométhane carburant, quant à lui, est la version renouvelable du GNV. Issu du biométhane qui est un biogaz épuré produit en France à partir de la fermentation des déchets organiques d’origine agricole, industrielle ou ménagère, il permet d’envisager une mobilité durable plus respectueuse de l’environnement, tout en favorisant le développement d’une économie circulaire. Le BioGNV est chimiquement identique au GNV, l’ensemble des équipements (stations, véhicules) sont parfaitement adaptés aux deux carburants. Le bio GNV a un bilan carbone quasiment neutre (le CO2 libéré à l’échappement est équivalent au CO2 consommé par les végétaux méthanisés lors de la fabrication du biocarburant), le BioGNV permet au secteur du transport routier d’entreprendre sereinement sa transition énergétique en luttant efficacement contre les gaz à effet de serre. Le GNV (gaz naturel pour véhicules) est à l’heure actuelle l’alternative la plus aboutie pour remplacer le gasoil. C’est un carburant : 20 à 30% moins cher que le gasoil ce qui pe rmet d’amortir le surcoût lié à l’achat de camions GNV Apportant, aux poids lourds, une autonomie d’environ 600 KM (ce qui n’est pas le cas avec l’énergie électrique) qui émet, comparativement au diesel, avec le BioGNV, la réduction atteint même les 80% (**) Malgré ses nombreux atouts en tant que carburant d’avenir, le GNV ne peut être utilisé que dans un véhicule spécifique, avec souvent un moteur bi-carburation (GNV et essence). L’émergence du GNV dans les véhicules doit donc passer par une transformation du secteur automobile relativement couteuses pour les entreprises de transport malgré les avantages fiscaux proposés par l’état. Et qu’en est-il des stations d’avitaillement en France ? Actuellement 156 stations proposent un avitaillement GNC, 56 GNL et 110 BioGNV. D’ici la fin 2021, 90 stations supplémentaire proposeront un avitaillement GNC, 19 GNL et 66 BioGNV. (*)La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) Instaurée par la loi du 17 aout 2015 relative a la transition énergétique pour la croissance verte, est la feuille de route de la France pour conduire la politique d’atténuation du changement climatique. (**) Données de l’ADEME Article rédigé par Pascale COLIN, fondatrice et dirigeante de la société RESOPTIM (www.resoptim.fr)
par Pascale Colin 09 janv., 2020
L'incoterm, est un terme que de nombreuses entreprises connaissent globalement mais sans en connaitre le détail. Alors, je profite de cette nouvelle décennie pour y remédier en vous proposant de lire ces quelques lignes en 5 minutes : DEFINITION ET RÔLE Le terme INCOTERM est tiré de l'anglais : IN ternational CO mmercial TERM s Les Incoterms traduisent la répartition des coûts et des risques entre les parties . Ils vont aider l'acheteur et le vendeur à définir qui d'entre eux va supporter les frais de transport et les frais annexes (ex: frais de dédouanement, le chargement, les taxes). Ils vont également permettre de préciser le moment de la passation du risque pendant le transport. Ainsi l’acheteur et le vendeur bénéficient d’une sécurité juridique dans le monde entier en intégrant un incoterm dans un contrat commercial. En revanche, il ne définit pas le transfert de propriété. Cette confusion est faite parfois, c'est le paiement intégral de la facture, quel que soit l'incoterm utilisé, qui permet à l'acheteur d'être propriétaire de la marchandise. L’Incoterm défini doit clairement apparaitre sur l’appel d’offre afin que les fournisseurs construisent leur tarification en fonction de l'Incoterm choisi. Comme vous l’avez compris, l’Incoterm défini va ensuite directement impacter le prix ainsi que la logistique de la livraison entre le vendeur et l’acheteur. Certaines fois donc, ce sont les acheteurs qui définissent l’incoterm au moment de l’appel d’offre. D’autres fois ce sont les fournisseurs qui l’imposent, comme c’est souvent le cas pour les fabricants asiatiques qui privilégient le FOB pour mettre leurs marchandises à disposition (cela sous-entend que le container est acheminé sur un bateau mais que le transport). Il existe aujourd'hui une liste de 11 incoterms qui définissent le partage du risque et des coûts entre le vendeur et l'acheteur. La Chambre de Commerce et Internationale a défini de nouveaux incoterms à utiliser à partir du 01 janvier 2020 (évolution tous les 10 ans) qui viennent modifier les incoterms 2010 utilisés jusqu'alors. LES DIFFERENTS INCOTERMS On peut distinguer les incoterms selon le mode de transport utilisé. Il peut être multimodal , c'est-à-dire tout type de transport, ou maritime/fluvial. On peut également parler d'incoterm de départ et d'incoterm d'arrivée. Les incotems qui commencent par un: E(Ex) : sont dit incoterms de départ, c'est à dire que l'acheteur s'occupe de tout, le vendeur met simplement la marchandise à disposition. Par exemple EXW. F(Free) : ce sont des incoterms dont le transport principal n'est pas payé par le vendeur, c'est l'acheteur qui devra s'en acquitter, par exemple FOB, FCA ou FAS. C(Carriage/ Cost) : ce sont des incoterms où le transport principal est payé par le vendeur, par exemple, CIF, CIP, CFR, CPT. D (Delivered) : ce sont des incoterms dit incoterms d'arrivée, c'est-à-dire que l'acheteur ne s'occupe de rien, tout est géré et payé par le vendeur. Par exemple DAP, DPU, DDP. LA LISTE DES INCOTERMS 2020 7 Incoterms Multimodaux : EXW – Ex-Works – À l’usine FCA – Free-CArrier – Franco-transporteur CPT – Carriage Paid To – Port payé jusqu’à CIP – Carriage Insurance Paid to – Port payé, assurance comprise jusqu’à DAP – Delivered At Place – Rendu au lieu de destination DPU – Delivered at Place Unloaded – Rendu au lieu de destination déchargé DDP – Delivered Duty Paid – Rendu droits acquittés 4 Incoterms® Maritimes (ou fluviaux) : FAS – Free Alongside Ship – Franco le long du navire FOB – Free On Board – Franco à bord CFR – Cost and FReight – Coût et Fret CIF – Cost, Insurance and Freight – Coût, assurance et fret LA DIFFERENCE ENTRE LES INCOTERMS 2020 ET 2010 Pas de révolution dans les règles Incoterms 2020, mais une consolidation des messages forts et quelques ajustements : Une option du FCA en cas de paiement via une sécurité bancaire : le « FCA + connaissement maritime à bord » : les parties conviennent que l’acheteur donnera instructions au transporteur de remettre au vendeur une preuve de chargement à bord. Une différenciation des obligations d’assurance-transport entre le CIP et le CIF : couverture Tous Risques pour le CIP et couverture minimale pour le CIF. L’assurance couvre toujours au minimum 110 % de la valeur facturée. Le DAT (Delivered At Terminal/ Rendu au Terminal) s’étend et devient le DPU (Delivered at Place Unloaded/ Déchargé au lieu de destination convenu). Ce nouvel Incoterm charge le vendeur de remettre la marchandise déchargée au lieu de destination convenu (qu’il soit un terminal, un entrepôt ou autre…). Des précisions quant au transit des marchandises en Incoterms D : le transit éventuel avant le territoire d’importation est à charge du vendeur, alors que le transit dans le territoire d’importation reste à charge de l’acheteur. La sûreté douanière et la sécurité du transport sont davantage traitées . Les Incoterms s’appliquent également lorsque le transport est organisé avec des moyens en propre, sans recourir à un transporteur agissant comme tierce partie (prévu en EXW-FCA-DAP-DPU-DDP). POUR RAPPEL, LES INCOTERMS 2010 Article rédigé par Pascale COLIN, fondatrice et dirigeante de la société RESOPTIM.
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